Quand j’étais petite, je croyais que mes grands-parents étaient des super-héros. Pas avec des capes et des pouvoirs magiques, non : avec des astuces incroyables pour survivre au quotidien. Mon grand-père pouvait réparer n’importe quoi avec un bout de fil de fer et du scotch, et ma grand-mère avait un super-pouvoir encore plus impressionnant : préparer un festin avec trois pommes de terre et une boîte de sardines. Dans leurs histoires, il n’y avait ni dragons ni batailles épiques, mais des pannes de vélo, des voisins un peu trop curieux et des combines pour économiser quelques francs. Et, à bien y réfléchir, c’est peut-être ça, être un vrai héros.
Les grands-parents sont une source inépuisable d’anecdotes dès l’instant où ils sont prêts à les raconter. A travers leurs récits se dessine une famille avec ses valeurs, ses expériences, ses défis mais aussi le portrait d’une « vie d’avant », d’un passé pas si lointain mais tellement différent du présent qu’il suscite une curiosité insatiable chez les plus jeunes.
Et si vous profitiez de la présence de vos grands-parents pour les questionner ?
Vos questions, votre écoute, vos propres réactions influencent ce qui est raconté. Ce n’est pas une simple collecte, mais une rencontre intergénérationnelle dans laquelle vous partagez vos propres souvenirs pour les confronter parfois au récit de vos grands-parents.
Voici les quelques conseils de 30mai pour mener l’enquête dont vos grands-parents sont les vrais héros
Découvrir comment recueillir le témoignage d’un proche
La clé ? Créer un cadre propice à la confidence : Favorisez des moments où ils sont disponibles, détendus, pas pressés .
Adopter une posture d’écoute : le but est de transmettre, pas de juger ni de vérifier
- Écoutez activement : laissez-les parler, même si cela dérive. Les détours sont souvent révélateurs.
- Valorisez leurs mots : ne reformulez pas trop, laissez leurs expressions, leur manière de dire, leur ton.
- Respectez les silences : parfois, ils contiennent autant de sens que les paroles.
Utiliser des déclencheurs de mémoire
- Objets : photographies, recettes, vêtements, bibelots…
- Lieux : proposez des promenades dans leur quartier ou village.
- Événements : mariages, naissances, guerres, fêtes religieuses ou locales.
- Sons et goûts : musiques de leur jeunesse, plats traditionnels.
Ces supports réveillent souvent des récits vivants.
Poser des questions ouvertes
Plutôt que « En quelle année as-tu quitté l’école ? », essayez :
- « Tu te souviens de ton instituteur, de l’ambiance à l’école ? »
- « Raconte-moi une journée typique de ton enfance. »
- « Quels moments t’ont le plus marqué dans ton village / ton quartier ? »
L’idée est de les amener à raconter, pas seulement à donner des faits.
Documenter le récit
- Enregistrez l’audio ou la vidéo (avec leur accord) pour garder les intonations, gestes, rires.
- Tenez un « carnet de terrain », à la manière d’un anthropologue : notez vos impressions, le contexte, les émotions, les questions esquivées …
- Respectez leur parole : ne corrigez pas les « inexactitudes », car ce qui compte est le sens qu’ils donnent à leur vécu.
Valorisez et transmettez
- Faites un petit livret familial de récits, un podcast, un film amateur ou un album photo commenté.
- Partagez-le avec la famille : cela donne du sens et valorise vos grands-parents.
Prêts pour l’aventure ? Avant de vous lancer répondez à ces 2 simples questions :
Qu’attendez vous de cette enquête familiale ? quel sera la « fil rouge » de votre enquête ?
Que voulez -vous diffuser ? quelle forme prendra le résultat à transmettre aux générations suivantes, à la famille ?
30mai vous accompagne à conserver la trace sonore de votre histoire familiale que vous aurez à coeur de transmettre aux générations suivantes.
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Crédit photo : photo@30mai